Presse Saccadit
Presse Saccadit Maïa Bouteillet Paris Mômes
Une épopée dansée faite de sacs de chantier et de beaucoup d’imaginaire.
C’est quoi ce tas sur la scène ? Des sacs ? Un personnage ? Voilà que d’un amas informe, émergent bras et jambes et soudain apparaît un bonhomme. Peu à peu, il prend forme, il tire des sacs et se met en marche. Il marche et marche sans trop savoir où il va. On assiste à ce début d’aventure comme aux premiers temps du monde ! Une voix soudain l’interpelle et le nomme, se met à lui parler.
Un drôle de dialogue s’instaure bientôt entre les gestes sur scène et la voix au-dessus de nos têtes, qui comment et s’interroge tout haut sur ce que beaucoup se racontent tout bas devant ce curieux tableau.
Don Quichotte à la peine, anti-héros métaphysique, il tire ses sacs, s’installe et se construit une cabane, un cheval, devient chevalier, s’exerce à des jeux d’adresses, se raconte des voyages. A mesure qu’il avance, le personnage se transforme, le paysage se métamorphose au fil de ses actions et notre regard aussi.
De bonhomme élémentaire, le corps tout empesé de sacs, Saccadit — qui a trouvé son nom dans la ritournelle enfantine « Jacques a dit » — peu à peu s’allège, trouve de la mobilité dans ses mouvements et se met à danser.
Comment naissent les histoires ? Il suffit de peu, comme dans celles que se racontent les enfants lorsqu’ils dessinent ou jouent tout seul : quelques morceaux de bois, des sacs à gravas blancs qui, détournés de leur fonction première, forment un mur, un costume, la toile d’un bateau, une surface de projection ou tout ce qu’on voudra, et évoquent dans leur matière même un chantier de construction. L’élaboration d’une fiction à laquelle la voix d’Elise Caron offre une colonne narrative malicieuse. Tandis que la musique de Fred Costa et la lumière de Françoise Michel y apportent une épaisseur, des nuances, des bifurcations possibles.
Danseur passé par des études aux Beaux-Arts et marqué par l’Arte povera, Olivier Renouf, qui signe et interprète Saccadit, travaille depuis plusieurs années avec les mêmes objets bruts : bâtons, terre et sacs à gravats qui se prêtent à d’infinies combinaisons. Drôle et absurde, Saccadit est un personnage à géométrie variable, ouvert à tous les vents de nos imaginaires. Il tient autant des récits mythologiques, de l’univers de Beckett que des contes élémentaires : chacun, petit ou grand, peut y puiser une histoire à sa mesure.
Le spectacle est présenté à Fontenay-sous-Bois, en extérieur dans sa forme courte, à l’occasion de Fontenay-sous-soleil. On pourra le voir en intégralité au théâtre Dunois en février 2023.
Maïa Bouteillet Paris Mômes
Une épopée dansée faite de sacs de chantier et de beaucoup d’imaginaire.
C’est quoi ce tas sur la scène ? Des sacs ? Un personnage ? Voilà que d’un amas informe, émergent bras et jambes et soudain apparaît un bonhomme. Peu à peu, il prend forme, il tire des sacs et se met en marche. Il marche et marche sans trop savoir où il va. On assiste à ce début d’aventure comme aux premiers temps du monde ! Une voix soudain l’interpelle et le nomme, se met à lui parler.
Un drôle de dialogue s’instaure bientôt entre les gestes sur scène et la voix au-dessus de nos têtes, qui comment et s’interroge tout haut sur ce que beaucoup se racontent tout bas devant ce curieux tableau.
Don Quichotte à la peine, anti-héros métaphysique, il tire ses sacs, s’installe et se construit une cabane, un cheval, devient chevalier, s’exerce à des jeux d’adresses, se raconte des voyages. A mesure qu’il avance, le personnage se transforme, le paysage se métamorphose au fil de ses actions et notre regard aussi.
De bonhomme élémentaire, le corps tout empesé de sacs, Saccadit — qui a trouvé son nom dans la ritournelle enfantine « Jacques a dit » — peu à peu s’allège, trouve de la mobilité dans ses mouvements et se met à danser.
Comment naissent les histoires ? Il suffit de peu, comme dans celles que se racontent les enfants lorsqu’ils dessinent ou jouent tout seul : quelques morceaux de bois, des sacs à gravas blancs qui, détournés de leur fonction première, forment un mur, un costume, la toile d’un bateau, une surface de projection ou tout ce qu’on voudra, et évoquent dans leur matière même un chantier de construction. L’élaboration d’une fiction à laquelle la voix d’Elise Caron offre une colonne narrative malicieuse. Tandis que la musique de Fred Costa et la lumière de Françoise Michel y apportent une épaisseur, des nuances, des bifurcations possibles.
Danseur passé par des études aux Beaux-Arts et marqué par l’Arte povera, Olivier Renouf, qui signe et interprète Saccadit, travaille depuis plusieurs années avec les mêmes objets bruts : bâtons, terre et sacs à gravats qui se prêtent à d’infinies combinaisons. Drôle et absurde, Saccadit est un personnage à géométrie variable, ouvert à tous les vents de nos imaginaires. Il tient autant des récits mythologiques, de l’univers de Beckett que des contes élémentaires : chacun, petit ou grand, peut y puiser une histoire à sa mesure.
Le spectacle est présenté à Fontenay-sous-Bois, en extérieur dans sa forme courte, à l’occasion de Fontenay-sous-soleil. On pourra le voir en intégralité au théâtre Dunois en février 2023.
Maïa Bouteillet Paris Mômes
Mathias Rouche
Avignon 2023
Saccadit, spectacle pour jeune et tout public avec Olivier Renouf, sous le regard de Erika Zueneli.
Plateau presque vide. Quelques morceaux de bois posés négligemment, avec au fond un grand carré constitué d'une mosaïque de carrés de toile blanche plus petits. L'air y passe, la surface frémit, c'est dans ce souffle que ça commence.
Ce spectacle raconte... qu'est-ce qu'il raconte déjà... ah oui ! Il raconte la naissance d'un personnage, pas encore son histoire, mais le moment de sa naissance, moment de passage depuis le tas informe, sans bras ni jambe ni visage, mais mobile, à la silhouette, et jusqu'à la figure reconnaissable : c'est "Saccadit".
C'est un spectacle drôle, dans toute la tremblante étrangeté auquel ce mot peut nous rapporter.
Saccadit est une poupée de chiffon à taille humaine, qui prend vie au son de la voix de sa créatrice que l'on entend réfléchir en griffonant des notes sur du papier.
Comme poupée de chiffon, il appelle au jeu et à l'imagination, au plaisir enfantin de la métamorphose. D'abord silhouette Beckettienne sans figure, presque sans corps, enfermée dans un cercle de labeur sans fin, il se libère par la danse, se fait à la fois cheval et chevalier, clown maladroit, désarmé et sublime.
Quand on va voir Saccadit, on entend les enfants qui rêvent à haute voix. Et alors nous aussi, nous entrons dans le rêve.
Presse la ferme
REPORTAGE FR3 NORMANDIE LE 19/20 ICI ---->
Terre Suspendue Turin 2014
À PROPOS DE TERRE SUSPENDUE par isabelle Rèbre
J'aimerai prendre le temps pour écrire l'effet qu'a produit sur moi la représentation d'hier...
car les mots ne peuvent se trouver immédiatement, tant la sensation était forte.
Il y a cette phrase olivier qui s'est mise à résonner en moi après terre suspendue et je ne saurai dire sur ton travail mieux que cela : c'est ce qu'Elfriede Jelinek dit de l'écrivain Robert Walser :
elle a trouvé une image surprenante pour exprimer la beauté de la position d'abaissement dans laquelle se plaçait cet écrivain. elle dit de Walser qu'il est aussi bas que les fleurs.
aussi bas que les fleurs oui ajoute-t-elle, car les fleurs sont ce qu'il y a de plus beau à regarder. J'aime rapprocher ce qualificatif "bas" des fleurs parce que Walser aimait contempler la beauté du paysage. je ne dis pas "petit" mais "bas" comme les fleurs, deux choses qu'habituellement on associe jamais. Ce renoncement total à toute position de pouvoir dans l'écriture, d'un côté, et cette pleine conscience du caractère grandiose de ce qu'il écrivait, de l'autre, sont chez lui les deux faces de la même médaille.
Les Territoires d'Olivier Renouf TERRE SUSPENDUE
Premier volet d'un triptyque qui vient de s'achever par Terre suspendue, L’Homme renversé créé en janvier 2006, était librement inspiré de l’œuvre du sculpteur italien Giuseppe Penone, une des figures majeure de l'Arte Povera. Le second volet, Champs, a vu le jour à Mains d'oeuvres en octobre 2008. Avec Terre suspendue, Olivier Renouf emmène le spectateur en voyage dans un fragment de monde à la rencontre de cinq de ses pairs dont le corps est mis à l’épreuve de la matière, en l’occurrence un sac de terre sous lequel ils évoluent. Un apprentissage de la vie découpée en multiples fragments juxtaposés ou étalés dans le temps au cours desquels les individus vont apprendre à se connaître mais aussi à partager ensemble diverses épreuves, jusqu’à ce que les vicissitudes de la vie les séparent et les mènent au chaos. Un patchwork tout en nuances, davantage tourné vers le théâtre et les arts plastiques que vers la danse proprement dite, ce qui se comprend aisément lorsque l’on sait que cet art ne s’est ouvert au chorégraphe qu’à l’issue de ses études d’arts plastiques !
Pour Giuseppe Penone, tout art résulte du plongeon de son créateur dans les mémoires de son corps pour en faire émerger des matières, des énergies et des rythmes en écho à l’œuvre matérialisée. Il en résulte le fait que le regard du spectateur doit chercher à ne plus voir un corps mais autre chose, « matières, formes informes, paysages »… Autrement dit, laisser vagabonder son imagination au gré de la scénographie et de la gestuelle naissant sous les pas des acteurs-danseurs. De multiples interprétations deviennent ainsi possibles, bien que la force et la puissance de certaines images orientent nécessairement le spectateur, le contraignant à rejoindre l’idée originelle de leur auteur. C’est ainsi que plusieurs tableaux ont tiré les spectateurs de leurs propres pensées pour les rediriger vers celles du chorégraphe, en particulier celle d’une vague roulant et déferlant sur une plage avant de mourir ou, encore, celle d’un radeau de branchages salvateur qui finira cependant par causer la perte de leurs édificateurs.
En définitive, une œuvre poétique d’une grande force humaine qui, bien que parfois un peu alambiquée, révèle un chorégraphe préoccupé par les rapports du corps à la matière inerte et les échanges de force, de charge et d’énergie qui en résultent dans une nature en perpétuelle transformation.
J.M. Gourreau blog:critiphotodanse
CHAMPS (création 2008)
On se souvient d'un éminent critique qui expliquait qu'il ne saurait exister de danse abstraite. Car par définition la danse s'incarne dans des corps, bien concrets. La démonstration est implacable. Il n'empêche que le fait que le spectateur commette souvent cet abus de langage est significatif. L'usage de cet adjectif sonne le plus souvent comme un reproche, une réaction au désarroi de voir les gestes trop étrangers et jetés hors de tout contexte, c'est le constat d'un divorce.
Mais ce soir, on est positivement rassuré. Le mot clé est matière. Dès l'attaque, qui évoque une brusque naissance, les corps cherchent leur place, animaux. Bruts et impatients, aussi actifs que notre regard, aussi inquiets que nous. Les danseurs essaient et se trompent forcement, recommencent, nous cherchons. On entend des accords de piano brisé, des éclats d'émotions. Deux hommes et une femme, les têtes s'appuient contre les épaules des autres, comme une maladroite embrassade inventée dans l'ignorance des voies du sexe. Le groupe se forme, la succession hachée des gestes crée l'étrangeté. Un bois est planté dans un sac de terre, l'esquisse d'un premier point de ralliement, une entreprise pour rassembler? La danse se répète, laborieuse dans le sens positif du terme, la gravité s'installe sans lourdeur. Remarquablement, de la grâce est instillée dans la vigueur. Les gestes se lestent de terre, concrets. Un champ est construit devant nous, ni sémantique ni thématique, mais de simple terre et de quatre morceaux de bois. Mais, sans doute, peut-on le lire en tant que signe, également? C'est fini, nous sommes là, matériels et vrais.
par Guy Degeorges Un soir ou un autre Blog http://unsoirouunautre.hautetfort.com
Presse
OR2 (création avec Erika Zueneli)
La nouvelle république 28 mars 2013
DANSE L'Heure curieuse et son double
L'Heure curieuse proposée par le Centre chorégraphique national de Tours porte bien son nom pour le travail qui sera présenté vendredi soir. Erika Zuenli et Olivier Renouf sont danseurs interprètes pour plusieurs compagnies quand ils réalisent, en 1998, leurs premiers solos.
Le duo fonde ensuite l'association Yeuse qui leur permet de confronter et de partager des créations communes et de continuer leurs recherches personnelles. Vendredi, ils présenteront une étape de travail de leur dernière création (OR) 2. Cette pièce est née d'une étrange coïncidence : rencontrer une personne qui porte le même nom que soi et qui travaille dans le même milieu. Olivier Renouf est danseur chorégraphe et Olivier Renouf créateur son. D'où « OR » ou hors d'eux. « Nous mettons en corps cette matière, cet argument de départ dont nous avons beaucoup parlé », expliquent de concert les deux danseurs. C'est un projet atypique que (OR) 2 car il n'y a pas de mise en situation. Tout est à inventer.
Delphine COUTIER
Multiplicités dansées - 10 avril 2013
"Le danseur dans sa multiplicité", telle est la proposition de Compil d'Avril, biennale de Charleroi-Danse. La programmation de l'antenne bruxelloise du festival regorge d'un vingtaine de propositions présentées pour la plupart à la Raffinerie, avec quelques spectacles aux Brigittines dont Black milk de Luise Vanneste. Un festival transfervsal, entre créations et étapes de travail, qui traverse le paysage de la danse. Ainsi Erika Zueneli crée (OR)2, une "chorégraphie-portrait" à partir de deux "Olivier Renouf", l'un musicien, l'autre danseur (...)
Nurten AKA
NDD l'actualité de la danse - N°57 printemps 2013
Créations
Un jour Olivier Renouf a rencontré Olivier Renouf. C'est au départ de ce fait réel, peu banal certes mais pas si extraordinaire que ça, qu'Erika Zueneli a construit son nouveau projet (OR)2 (à lire aussi "Hors d'eux"). Olivier Renouf danseur et son homonyme créateur son ne pouvaient d'ailleurs que se rencontrer. Non seulement contemporains, mais travaillant tous deux dans le même secteur de la danse contemporaine en France, ils pouvaient difficilement d'éviter et passer outre les confusions et anecdotes, tant les leurs que celles des autres. Mais l'homonymie soulève aussi de nombreuses questions : celle du double, de l'identité, de la mémoire, du trouble... Entourée de cinq collaborateurs (dont les deux Olivier), la chorégraphe s'en est emparés pour réaliser un projet scénique qui, de rencontre en rencontre, d'enregistrements en montage, s'est construit dans le temps, un peu à la manière d'une étude anthropologique. Sur scène, la danse et le son côtoient la lumière et la vidéo. Car le double mène au nombre : à partir du moment où l'on n’est plus unique, on peut être infini... On le voit, le propos passe allègrement de l'humour à l'existentiel. C'était un des objectifs de la chorégraphe que d'aborder la profondeur de ce questionnement aussi par sa surface et de toucher à l'intime par le biais de l'intrigue et de l'anecdote.
Cathy de PLEE
Cliquer ici pour modifier.